lundi 19 mars 2018

LES RIS DE VEAU DANS TOUTES LEURS SPLENDEURS .

1879.

Les ris de veau , d'agneau ou de chevreau , étaient un incontournable des menus des banquets et autres réceptions donnés aux XVII, XVIII et XIX ( du moins dans les classes élevées ), les cartes de restaurants vont aussi suivre le mouvement dès leurs créations à la fin du XVIII et, pas un restaurant de qualité n'avait moins de 10 préparations de ce plat délicieux au XIX.
La préparation du ris est toujours la même, quelque soit l'animal dont il provient, bien suivre cette préparation est obligatoire si vous voulez réussir  la recette. Jusqu'à la moitié du XIX, on plaçait les deux morceaux du ris coupés en égale importance dans un linge, puis une masse quelconque était placé au dessus pour les comprimer pendant une heure ou deux, cette façon de faire a disparue par la suite . Rien ne vous empêche de le faire pour obtenir un ris bien ferme .
L’étymologie du nom de ris est un peu compliquée à définir , jusqu'au début du XX siècle on ne comprenait vraiment pas l'usage du Thymus dans le corps de l'animal , développé chez les jeunes, il rétrécit avec l'âge , pour presque disparaître vers la fin de vie.
C'est peut être pour cela qu'une connotation sexuelle lui était donné, en effet on disait que le renflement du thymus était particulièrement développé lorsque l'animal  montrait sa joie . Le nom de ris vient de là , de risée ou ris, en vieux français ,se soulève ?????.
Une autre explication tirée , elle du Littré 1871, parle elle de fressure ( abat ), Le maistre du pourceau va assurer son voisin..... qu'il lui baillerait une bonne risée ( fressure)  Bouchet , Serées, page 85 ,XVI siècle.
Quelque soit la base utilisée , le veau , l'agneau ou le chevreau , les recettes sont les mêmes .
AUGUSTE ESCOFFIER 1906 .
 RIS DE VEAU GUSTAVE GEFFROY.
Journaliste, écrivain , né en 1855, décédé en 1925 à Paris .
Prenez deux beaux ris de veau, faites-les-dégorger à l'eau tiède, blanchissez-les en les faisant bouillir dans de l'eau salée pendant dix minutes; retirez-les à l'eau fraîche, ôtez-en le cornet; divisez les ris de veau en petites tranches ; marinez-les avec de l'huile, persil, ciboule; champignons, le tout haché , sel et poivre . Ayez huit petits moules de pâte à pâté ( pâte feuilletée à huit tour )de la largeur de trois doigts, frottez-les en dessous avec de l'huile; placez y les ris de veau avec tout leur assaisonnement; mettez-les sur un papier huilé . Dans un four chaud cuisez à très petit feu pendant une demi-heure . Quand les ris seront cuits, arrosez-les d'un jus de citron et servez .

RIS DE VEAU À LA PELUCHE VERTE.
Prenez trois ou quatre ris de veau , suivant leur grosseur; faites-les-dégorger à l'eau tiède,  faites blanchir un quart d'heure à l'eau bouillante . Retirez-les à l'eau fraîche ,
ôtez le cornet, laissez les gorges ; mettez cuire les ris avec un peu de bouillon, un verre de vin blanc, un bouquet de persil, ciboule , une demi gousse d'ail, un clou de girofle, une demi feuille de laurier et quelques feuilles de basilic, sel et poivre . Lorsqu'ils sont cuits , passez la sauce au tamis, faites-la réduire si elle est trop longue; mettez-y une demi cuillerée de verjus, avec un gros comme une noix de bon beurre manié avec une pincée de farine , faites lier sur le feu en donnant à la sauce une consistance de crème double; mettez-y une bonne pincée de persil blanchi , haché très fin ; dressez les ris de veau escalopés dans un plat et la sauce par dessus.

RIS DE VEAU À LA FINANCIÈRE .
1903
Choisissez de beaux ris de veau, faites-les blanchir, parez-les, piquez-les de lard fin , mettez-les cuire dans une casserole dont le fond sera garni de débris de lard , de légumes émincés et de bon jus de veau , glacez-les et dressez-les sur un plat avec une bonne garniture financière et la cuisson réduite à point .
Garniture financière.
Ragoût fait de champignons , de truffes, de crêtes et rognon de coq, quenelles de volaille; le tout mis dans une sauce au vin de Madère, dans laquelle on ajoute le jus de viande ou de gibier dont on c'est servi .
Garniture financière fine.
Coupez en petits dés réguliers des truffes , des champignons , du blanc de volaille , de la langue écarlate , du jambon.Chauffez dans une sauce demi-glace au vin de Madère .
MENU DE MARIAGE 1896.
PAIN DE RIS DE VEAU.
 Faites blanchir deux ris de veau; lorsqu'ils sont blanchis, vous prenez les noix, que vous laissez refroidir; vous ajoutez ensuite un peu de lard gras, une noix de graisse de rognon
 de veau, une noix de moelle de bœuf , persil, un ail, une échalote, le tout haché ensemble . Mettez dans un récipient ( un cul de poule ) un jaune d’œuf; ajoutez-y sel et poivre , vous versez dedans votre préparation hachée gros avec deux cuillerées de crème fraîche . Versez le tout dans un moule beurré. Faites cuire au four dans un bain-marie; au moment de  servir , démoulez et retournez sur un plat de service , arrosez d'un jus de veau au madère.

Pour s'assurer que la cuisson est parfaite,on plonge une fourchette dans le pain, il doit ressortir net.


























jeudi 8 mars 2018

MERINGUE A L'ITALIENNE, A LA FRANCAISE OU A LA RUSSE .

 
1937.

MARCHANDE D’ŒUFS 1856

La meringue ou plutôt les meringues, apparurent en France au XVII pour l'italienne, comme pour celle que je qualifierais de à la française et au XIX pour la russe, mais cela reste très flou .
 Quand au nom de meringue, la même incertitude domine l'origine, italienne ou allemande, ou encore provenant de la ville suisse de Meirhingen, aucune n'est sur et un brin de chauvinisme culinaire . Joseph Favre cuisinier suisse ayant connu une très belle carrière en France et auteur d'un superbe dictionnaire de cuisine en quatre tome vers la fin du XIX, avait tendance à donner une origine suisse à certains plats qui n'avaient rien avoir avec les Helvètes , c'est ainsi qu'il trouva ( inventas?? ) un cuisinier Suisse nommé Casparini qui créa en1720 à Meirhingen , petite ville Suisse , la meringue. 
Par la suite on retrouve ce Casparini a la cour du Roi de Pologne en France, a qui il aurait fait découvrir la meringue .
Seule problème , en 1666 parait " Le  Confiturier Royal " qui donne différentes recettes de meringues   , sous de nom de Paste de sucre ou de Biscuit de sucre, et d’après l'auteur anonyme de ce livre de recette, l'origine des préparations viendrais d'Allemagne, d’où le nom de merigen ??????

En 1656 parait à Paris en réédition ,chez l'éditeur Jean Ribov , prés de la sainte chapelle,
" L'école des Parfaits Officiers de Bouche " qui donne la recette d'une glace de sucre ou glace royal ( autre nom de la meringue à l’italienne ), ce fut la première apparition de cette recette.

Le premier à populariser cette meringue à l’italienne fut le café Procope  ( 1668 ) et sont génial  propriétaire qui fut non seulement le premier véritable établissement de type café ou l'on dégustait des pâtisseries et qui plus tard se transformera en brasserie comme celle que l'on connait encore en France aujourd’hui, mais aussi le premier à introduire le café et de nombreuses recettes italiennes dans son établissement, inconnus jusque là, dont la meringue à l'italienne .

La meringue à la russe , semble elle bien née au XIX , époque ou l'on chercha avec entrain de mêler la chimie et la cuisine avec quelques fois des résultats désastreux pour la santé ( la cuisine moléculaire d’aujourd’hui n'a rien inventé ,elle était déjà à la mode au XIX ).
Dans toutes ces diversités , certaines constances existent pour bien réussir votre meringue, le blanc d’œuf ne doit pas être frais, dans le passé on remplissait des bocaux de blancs d’œufs que l'on laissait maturer au frais et à l'abri de la lumière au moins un mois, si ce temps vous semble trop long , sachez qu’un blanc d’œufs frais ne montera pas et qu' un minimum d'une semaine est idéale .
La cuisson d'une meringue à la française doit se faire dans un four à pâtisserie et non pas un four à air pulsé et à température  basse ( 80 degré max ) , plus votre meringue est légère et plus le temps de cuisson doit être court. Une meringue normale nécessite donc une cuisson d'une heure à 80 degré, une meringue ne doit pas être colorer .
Ne jamais oublié d'ajouter quelques grains de sel à votre préparation avant de la battre ; cela facilite la montée des blancs .
Ils existe de nombreuses variantes des meringues, certaines modifiant les quantités utilisés , d'autres y mélangeant divers arômes ou saveurs .

MERINGUE.
Sucre en poudre   500 grammes; Sel fin 10 Grammes ; Blancs d’œufs  12 ;
Fouetter fermement les blancs d’œufs avec le sel,   monter en neige , une fois cela fait ajouter le sucre en pluie ( vous pouvez travailler aussi avec du sucre glace )tout en tournant doucement de bas en haut avec le fouet ; on dresse alors avec une poche à douille sur une plaque beurrée et farinée, au choix de la forme régulière .On saupoudre de sucre glace et l'on couvre de papier pour uniformiser la cuisson , on fait cuire dans un four tiède et ouvert . On place ensuite les meringues dans une étuve pendant 24 heures pour les sécher . On se sert de ses meringues soit pour les garnir de confiture  , de crème ou encore de glace .
MERINGUE PERLÉE, ILLUSTRATION 1857

MERINGUES SUISSE. 
Sucre glace 500 grammes; Acide acétique 3 gouttes; Blancs d’œufs 6 ; une goutte d’arôme de vanille.
Travailler à la spatule le sucre avec deux blancs d’œufs, la vanille et l'acide acétique ; à défaut d'acide vous utilisez un jus de citron .
Lorsque le blanc est lisse , fouetter les quatre blancs et bien mélanger le tout une fois ceux-ci en neige, avec prudence . Dresser à la poche au choix de la forme, sur une plaque beurrée et farinée . On décore quelques fois avec des fruits secs et l'on saupoudre de sucre glace de différentes couleurs; bien les étuver une nuit et les passer à four tiède pendant une bonne heure pour terminer la cuisson .
MERINGUE PERLÉE , ILLUSTRATION PARU DANS LA PÂTISSERIE FRANÇAISE 1936.

MERINGUES A LA RUSSE.
 https://fr.wikipedia.org/wiki/Acide_ac%C3%A9tique
 Sucre à glace 500 grammes; blancs d’œufs  5  , Acide acétique 3 gouttes .
Travailler le sucre et les blancs d’œufs avec l'acide ; quand la pâte est homogène, on dresse sur des plaques farinées et l'on étuve à four doux , couvrir de papier .
 Cette pâte est appelée aussi glace royale et sert surtout à la confection de petits fours sucrés .

 MERINGUE ITALIENNE.
Sucre poudre  500 grammes ; blancs d’œufs  5 ; Bâton de vanille 1 ; Eau 2 décilitres .
Mettre le sucre, la vanille et l'eau dans une grande Russe ; les faire cuire au gros boulé.
 Recette du sucre au gros boulé : https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=684410922903817702#editor/target=post;
postID=3047065205625157485;onPublishedMenu=allposts;onClosedMenu=allposts;postNum=10;src=link
Pendant ce temps, battre les blancs d’œufs bien ferme; approcher la bassine du feu de façon à la chauffer légèrement et verser le sucre en gros boulé en petit filet , en remuant vivement les blancs d'œufs . Deux personnes sont nécessaires pour cette opération. On dresse à la cuillère ou à la poche sur une plaque beurrée et farinées, couvrir et cuire à l'étuve ou au four doux et laissez sécher.

MERINGUE ITALIENNE MONTÉE EN GÉNOISE.
Mélanger dans une bassine en cuivre 500 grammes de sucre en poudre et 8 à 10 blancs d’œufs . Poser l’ustensile sur un coin de fournée tiède , de façon à tiédir très légèrement la composition .
Fouetter jusqu'à ce que celle-ci soit devenue assez consistante pour tenir entre les branches du fouet.
Cette  meringue doit être utilisée telle quelle, sans cuisson, l'amalgame avec le sucre cuit le blanc.


MOUSSE  MERINGUÉE A LA NAPOLITAINE , ILLUSTRATION 1856 .

MOUSSE MERINGUÉE A LA NAPOLITAINE.

Cuire 250 grammes de sucre au lissé; le verser sur 5 blancs d’œufs fouettés en neige et cela de façon précautionneuse, de façon à préparer une meringue italienne ; quand elle a perdu sa plus grande chaleur , lui incorporer, peu à peu , 6 cuillerées à bouche de bon kirsch , et sa valeur de 2 verres de crème fouettée ; la verser dans un moule à dôme , frapper avec de la glace pilée salée .Couvrir le moule et mastiquer les jointures avec de la pâte ordinaire ( pâte à sel ), la saupoudrer avec de la glace et du sel de façon à frapper pendant 50 minutes.
D'autre part , préparer un salpicon de fruits confits, variés , coupés en petits dés; les faire macérer  pendant une heure avec quelques cuillerées de kirsch, en égoutter le liquide, le lier avec quelques cuillerées de marmelade d'abricots. Enlever le moule à glace, le tremper à l'eau froide, l'essuyer, l'ouvrir, et le pencher afin de retirer les parties molles de l'appareil qui se trouvent au milieu.
Emplir alors le vide avec le salpicon de fruits, masquer celui-ci avec une couche de l'appareil, refermer le moule comme auparavant; le frapper encore avec de la glace salée , pendant une demi-heure. Au moment de servir , tremper le moule à l'eau tiède, renverser la mousse sur un fond en biscuit, glacer aux pistaches, fixer sur un plat; l'entourer, à sa base avec une forme de triangle d' angéliques; former une rosace sur le haut; poser sur le centre un anneau de pâte de coings ou de pommes, et sur le centre de celui-ci, poser des reines-claude confites ; entourer la base en biscuit avec des petits gâteaux plats, glacer et décorer .
NATURE MORTE AUX ŒUFS, FERNAND GUERY-COLAS, 1902-1957, CENTRE POMPIDOU .

MERINGUES PERLÉES , A LA CRÈME .
Verser 5 blancs d’œufs dans une bassine, leur mêler un grain de sel, les fouetter d'abord tout doucement , avec un fouet de cuisine; à mesure qu'ils deviennent mousseux les fouetter plus vivement , et leur faire absorber de l'air le plus possible ; quand il sont très fermes, leur mêler , à l'aide d'une cuillère en bois, et peu à peu 250 grammes de sucre en poudre . Quand l'appareil est bien lisse, compacte, le prendre, par partie, avec une cuillère à bouche; coucher celle-ci sur des bandes de papier, en leur donnant une forme ovale , régulière, afin de former des demi-coquille de meringues; les saupoudrer de sucre glace ; enlever le sucre superflu , en penchant vivement les bandes ; puis poser celle-ci sur des planches, préalablement trempées à l'eau froide ( dans le passé on utilisait des planches en bois mouillées , placer dessous les plaques allant au four pour amener une humidité à la cuisson; les pousser à four très doux , afin de sécher les meringues, et perler le dessus de chaque coquille ; les détacher des bandes de papier une fois cuite , les vider légèrement de chaque coté avec une petite cuiller. Remettre les coquilles au four, les sécher toute la nuit dans le four éteint .
Un quart d'heure avant de servir, garnir 30 de ces coquille avec de la crème fouettée, sucrée, parfumée , à la vanille; les accoupler de deux en deux, les dresser en buisson, sur plat de service .
ŒUFS CASSER, JEAN-BAPTISTE GREUZE 1725-1805 , GALLERY 615 NEW-YORK.