LA GUERRE DU CHOCOLAT ET DU CACAO N'AURA PAS LIEU

 
1895 .

Vers la fin des 19 siècles, les intérêts commerciaux dans le chocolat devenaient trop importants pour qu'elle échappe aux fabricants hexagonaux portés sur un nationalisme exacerbé comme partout en Europe.
Aussi le succès du Néerlandais Van Houten et et de son chocolat en poudre fit naitre des jalousies qui les poussèrent à chercher à bannir ces produits à succès .
Le parquet de la Seine fut l'instrument de cette tentative d’exclusion d'un produit qui correspondait bien au besoin naissant des classe moyenne et populaire active, facile à préparer nourrissant et plaisant énormément aux enfants et pour ne rien gâcher économique .
CARICATURE ANTI-VAN HOUTEN PARUE DANS LE JOURNAUX PARISIEN EN 1882 .

Revenons en arrière sur l'histoire du cacao et sa pénétration en Europe pour comprendre cette histoire . Les Espagnols furent les premiers à l'introduire en chez eux, il se méfiait de ce produit et la diffusion fut lente ; les Français furent au début du 17e assez imperméables à son gout et sa propagation dans le pays mis presque un siècle . Produit cher nécessitant du sucre, produit lui aussi cher, pour être travaillé cela explique que seules les classes aisées le consommèrent .
DESSIN PUBLICITAIRE DE A.WILLETTE 1893 .

Au 17e, les Anglais reconnurent les qualités du chocolat ( en juin 1659 le Mercurius politicus de Meedham dit que le chocolat est une excellente boisson des Indes occidentales) et des débits de café et des chocolats s'ouvrirent un peu partout dans le pays bien avant les célèbres cafés à Paris .
L'un des plus célèbres à Londres s'appelait le Cocoa-Nut Trec dans Saint-james et réunissait toute l’intelligentsia de l'époque . Cela entraina à Paris une vogue et c'est surtout les crémeries et les restaurants naissant de la fin du 18e qui vendirent le produit de la divine fève, ce succès du chocolat changèrent de tout aux tous les vues des différents gouvernements sur les possibilités du commerce et des rentrés d'argent important qu'elle amenait et ils s'intéressent de plus près au cacao, tentative monopole des Américain, contrebande des Néerlandais et la cotation en bourse de Londres .
 Tout cela sentait la fin du petit commerce et l'industrialisation de ce produit et de ces dérivés .
Si au début du 19e les recettes du chocolat restaient basiques ( la plupart du temps on écrasait la fève extraite de la cabosse pour la mélanger avec de la vanille, du miel et si nécessaire du sucre , Brillat-Savarin ajoutait de l'ambre écrasé) dès les années 1820 , Brutus Menier séparait le beurre du principe actif du chocolat pour la transformation par pression, on neutralisait l'acidité par le traitement à l'alcali. Les premières tablettes virent le jour en 1836 et l'emballage dans des feuilles d'étain suivit . L’industrialisation vers les années 1840 amenât aussi les premières machines à fabriquer le chocolat et son emballage automatique .Les machines inventées par Devinck, Le Pelletier, Legrand ou encore Herman, permettent la commercialisation à l'échelle industrielle.
MACHINE A TORRÉFIER LE CHOCOLAT , HARTMAN 1850 .
Van Houten lui aussi avait amené dès le début du siècle des améliorations importantes au développement de ce produit, la presse a cacao et la poudre au chocolat en 1870 et surtout son développement partout en Europe, ce que Menier resté très hexagonale n'avait pas fait .
 En 1860 la France comptait 80 fabricants de chocolat certain de taille industrielle comme Menier, mais la plupart des fabrications artisanales, les principaux étaient situés à Paris ou dans sa banlieue .
La consommation de chocolat en France en 1880 était de 150. 000 tonnes par an et elle ne fit que se multiplier par dix tous les décennies, seule la guerre de 1870 va un peu freiner cette expansion .
Ce succès va aussi entrainer de nombreuses falsifications en tous genres, la plus commune consistant à écraser et a mélangé la cabosse et son tégument avec la fève, mais aussi des nettement plus dangereuse pratique comme le mélange avec de l'ocre, de l'ardoise pilée, de la terre et toutes sortes de produits chimiques et farine de légumes . Les contrôles étant pratiquent inexistant on ne comptait plus les malades mais aussi les morts suite à l’absorption de ces véritables poisons, les classes pauvres payant bien sur un lourd tribut car ces falsifications avait comme but de vendre le moins chère possible.
La venue de Van Houten et de ces produits industrielle de bonne qualité et moins chère, son sens de la publicité déjà moderne , vont entrainer vers la fin du siècle des faillites nombreuses dans les chocolateries françaises .
USINE D'EMBOITAGE DE POUDRE DE CHOCOLAT VAN HOUTEN EN FRANCE , FIN DU 19è .

Ces cela qui nous ramène au début de cet article ; le procès du Parquet de la Seine du
mois d'avril 1892 contre la préparation dite " cacao Van Houten pur et soluble " et voici le principal grief contre le produit .
1° La préparation est un produit artificiel dont le chocolat naturel a subi une notable altération 2° le cacao Van Houten dit "pur" ne contiennent que 30 % de principe nutritif appelé beurre de cacao, au lieu de 50 % contenue dans cacao naturel 3° Le cacao Van Houten contient une combinaison potassique qui excède 30% . Et je vous passe tous les autres arguties judiciaires .
 Ce procès correctionnel avait surtout pour but de faire interdire le chocolat en poudre qui était un concurrent sérieux pour les produits français, même si certain petit producteur en fabriquait sur place, le fait qu'il n'était pas pur mais coupé donnait des arguments à ses détracteurs .



À cela Van Houten répliquait que faisant cela il rendait le chocolat plus digeste et facilement consommable par les enfants notamment et moins cher. Cela entraina un procès qui dépassât de loin du caractère commercial dissimulé du procès même si la qualification de procès correctionnel avait surtout pour but de faire croire au danger de la consommation d'un chocolat en poudre par le public.
On fit appelles à des célébrités de l’époque comme Pasteur et Waldeck-Rousseau pour dire tout le mal qu'il pensait de ce produit moderne, mais cela ne suffisait pas à contrecarrer les experts médicaux, comme le Pr Bardy chef du laboratoire des contributions directe, nommé auprès du tribunal pour donner des conclusions scientifiques a l'analyse du produit et qui après 15 jours de débats acharnés  emportât la décision de la cour en faveur du chocolatier Néerlandais en déclarant " Je ne digère pas le chocolat , mais je digère le cacao Van Houten " cela suffit à en rendre le chocolat Van Houten encore plus populaire et déclenché une campagne publicitaire vengeresse de celui-ci " Vomito négro "
CAMPAGNE PUBLICITAIRE DE VAN HOUTEN "VOMITO NEGRO " EXPLIQUANT QUE LE CHOCOLAT EN POUDRE ÉTAIT BIEN PLUS DIGESTE QUE LE CHOCOLAT NORMAL QUI LUI POUVAIT ÊTRE DANGEREUX POUR LA SANTÉ .













Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire